Encore l’Ecosse
Oui, oui, nous sommes toujours là! Nous avons passé le mois de juillet à vadrouiller à travers cette Ecosse trèèèèès pluvieuse cette année – même les gens du coin se plaignaient. Une dame à Stornoway a dit que le dernier jour totalement ensoleillé était il y a 300 jours. Ca vous donne le climat. Durant tout notre séjour en Ecosse, la température n’a jamais atteint les 20°C. Mais assez de plaintes – pendant que vous cuisiez dans les vagues de chaleur, nous naviguions dans une région géniale. Les gens sont sympas, l’humour toujours présent, et les paysages simplement sublimes.
De Skye, nous avons mis cap à l’ouest, sur les Hébrides extérieures, Loch Maddy pour être précis. Le bras de mer entre ces îles s’appelle le Minch, et pour le traverser, nous avons eu un soleil éclatant. Arrivé au port, la pluie était de retour, comme pour nous rappeler à l’ordre.
Les jours passent, nous marchons et visitons ce nouvel environnement. Les Hébrides extérieures sont très exposées aux tempêtes qui traversent tout droit l’Atlantique nord. De ce fait, il n’y a pas beaucoup d’arbres. Ils ne poussent que dans les endroits abrités du vent. Les paysages sont surtout herbe, cailloux et eau, le sol principalement des tourbières. La population s’en sert d’ailleurs pour chauffer et on rencontre des endroits creusés pour l’extraction. Après Loch Maddy, nous suivons la côte vers le nord. Prochaine escale, Scalpay – petite île devant l’île de Harris. Là encore, superbe paysage, et quelques particularités qu’on avait pas encore rencontré.
Nous reprenons la route, encore vers le nord. Nous avons rendez-vous à Stornoway avec Chimaera, Corinne et Olivier, des amis de longue date, qui naviguent sur leur voilier de 16m. Ils ont réussi à acheter des tickets pour le festival Hebcelt qui a lieu à la mi-juillet. Les deux bateaux s’y rejoignent quelques jours avant le début du festival, et nous passons une dizaine de jours à la capitale de l’île de Lewis. Ensemble, nous louons une petite voiture, et Olivier nous conduit souverainement sur le côté gauche de la chaussée vers la pointe nord de l’île. Ce fut une superbe virée, merci au chauffeur!
Nous traversons ces paysages, et je suis complètement fascinée, car je suis en train de lire la trilogie des Hébrides de Peter May, dont les histoires se déroulent ici-même. J’ai rarement eu l’occasion de me trouver dans le cadre de mes lectures au moment où je les lis. Nous visitons une Blackhouse, habitation typique jusqu’au début du 20ème siècle.
Prochaine halte, un Broch, habitation bien plus ancienne, qui abritait un clan entier. C’est une sorte de tour à double paroi, avec plusieurs niveaux de planchers qui permettaient d’organiser les différents secteurs de la vie. Etables en bas, habitation au premier, stocks et fumage au dessus – le tout bien protégé contre les raids ennemis et le climat rude, derrière le mur solide.
Il reste encore un bout d’après-midi, et nous allons voir les menhirs de Calanais. Orientés selon les solstices, leur origine est beaucoup plus ancienne et on ne sait pas exactement à quoi ils servaient. Toutes les spéculations sont permises…
Enfin le jour du festival arrive et nous nous rendons dans le parc du château de Lews où se dressent deux grandes scènes et plein de food trucks pour sustenter les spectateurs. La musique est en lien avec les Hébrides et leur culture celtique, mais pas forcément folklorique. Des musiciens jeunes et moins jeunes chantent en gaëlique et en anglais, expriment leur amour et les peines de ce pays isolé au bout du royaume uni. Tous les instruments y sont, des guitares au violon, en passant par la flûte et la cornemuse. Certains on en même fabriqués avec des tuyaux de jardin. L’ambiance est géniale et nous plongeons dedans avec délice.
Le festival fini, nous reprenons le chemin. Cette fois, vers l’est, nous retraversons le Minch , retour vers la terre ferme. Pendant cette traversée d’une journée, nous croisons un maximum d’oiseaux, des dauphins et même un marsouin juste à l’arrivée de notre mouillage du soir.
Nous passons la nuit à Loch Gairloch, une baie bien abritée où nous avons découvert une petite distillerie… nous avons carrément craqué pour un petit gin parfumé à toutes sortes d’herbes de la lande.
Et voilà, nous redescendons vers le sud, boucler le tour de Skye, repasser par Oban et traverser les Highlands par le canal de Calédonie.
Le 30 juillet nous ancrons devant la première écluse du canal calédonien. Nous la passons le lendemain matin et entrons pour une semaine en eau douce. Départ raide, nous commençons par l’escalier de Neptune, une suite de neuf portes d’écluses qui nous hisse en deux heures à environ vingt mètres au dessus de la mer.
Le canal travers trois lacs dont deux navigables à la voile. Nous avons de la chance, le vent souffle juste de la bonne direction et nous les traversons voiles en papillon.
Inverness, le dernier port d’Ecosse. Nous observons la situation météo et nous rendons compte, que la route prévue vers le sud est barré par une superbe haute pression qui génère un vent du sud stable pour une semaine complète. Mais nous sommes souples et décidons du coup de changer de direction. La Baltique étant au programme pour l’été prochain, nous décidons d’avancer un peu nos plans et larguons les amarres pour une traversée de quatre jours. Nous arrivons le 12 août à Hirtshals, tout au nord du Danemark. L’anticyclone nous a porté tout le long, il a fait beau et nous sommes arrivés en été, avec un joli 25°C. A nous les harengs marinés, les crevettes et les glaces danoises – mmmmh!
One thought on “Encore l’Ecosse”
Merci pour ces belles photos et tous ces commentaires….
Comme ça…. on ne vous perd pas de vue!!
Bises! Janine et Gérard