Ecosse

Ecosse

Un mois plein d’aventures plus tard, nous sommes amarrés dans un petit port tranquille. J’ai enfin le loisir de vous raconter la suite de nos pérégrinations. Partis de l’île de Man une après-midi avec la marée, nous avons accosté en Ecosse le lendemain, après une navigation assez musclée et froide malgré le soleil. Mon premier contact avec le scottish english est assez surprenant. J’appelle le port par VHF pour demander une place d’amarrage, reçois une réponse assez longue, mais le seul mot que j’ai compris est « wait ». Nous attendons donc un moment en faisant des ronds dans l’eau. Au bout d’un moment, nous approchons, histoire d’y voir plus clair, et un monsieur nous fait signe d’amarrer vers lui, nous prend les amarres, et nous fait entrer dans une place avec moins d’un mètre devant et derrière. C’était le garde-port, tout content d’avoir une place pour nous.

Il faut s’habituer au parler écossais – et je ne parle pas du gaëlique, que l’on voit écrit partout, mais dont je ne comprends vraiment rien. Nous sommes à Campbelltown, petite ville endormie, entourée de forêt et pâturages. Nous allons bien sûr marcher dans ses environs et découvrons les rhododendrons à l’état sauvage.

Au retour de la marche, et pour fêter notre arrivée en Ecosse, nous allons manger au resto. Pour Louis un choix de poissons fumés, et pour moi le tout premier homard de ma vie!

Tout était excellent – une bonne entrée en matière de découvertes du coin. Le 6 juin nous continuons notre route, car nous avons un rendez-vous. Nos amis Miriam et François viennent nous trouver et ils atterrissent à Glasgow le neuf. Nous nous approchons au plus près de cette ville et amarrons le Naviot à la James-Watt-Dock-Marina. C’est un ancien bassin portuaire commercial, nommé d’après l’ingénieur qui a inventé l’unité du cheval-vapeur, et en hommage de qui on a nommé l’unité de puissance, le Watt (W). Les vélos stockés sur le pont, la trinquette à poste et la cabine avant préparée, nous sommes prêts à accueillir nos amis. Ils arrivent, et la météo change pour vent et pluie. Nous décidons donc de visiter Glasgow plutôt que de naviguer. Grande ville au passé industriel très actif, on voit à travers plein de bâtiments abandonnés qu’elle souffre d’un déclin important.

Elle est belle quand-même, et à force de nous balader, nous ratons presque le dernier bus pour retourner à Greenock où se trouve le Naviot. A notre défense, il part à 19h40 – tôt pour un samedi soir!

Dimanche c’est le départ. Contre le vent, nous louvoyons dans le bras de mer pour arriver à Port Bannatyne. Le lendemain, nous avons le plaisir d’assister à une manche d’une régate des bateaux construit au chantier Fife, non loin de là. Un spectacle extraordinaire!

Nous continuons notre chemin en sinuant le long des lochs, entre îles et continent, pour arriver à Tarbert, dernier petit port avant le canal de Crinan qui nous permettra de couper à travers les terres et nous évitera de contourner le Mull of Kintyre, réputé rude pour la navigation.

Deux jours et quatorze écluses plus tard, dont onze actionnées par nos petits muscles, nous débouchons dans le sound of Jura, appelé selon l’île du même nom. J’ignorais qu’il existait un autre Jura que le nôtre. Nous nous faufilons entre les îles et arrivons dans le Firth of Lorn. Halte sur l’île de Kerrera, en face d’Oban, où nous nous offrons une vraie promenade du dimanche.

Un jour à Oban où nous profitons de la ville pour remplir le bateau de victuailles, et nous continuons à travers le sound of Mull jusqu’à Tobermory, d’où on nous avait vanté le whisky…

Notre ami François nous en offre une bouteille – un délice! Merci François!

Nous prenons la décision de longer l’île de Skye par sa côte sud-ouest, le coté au vent, sauvage à souhait, avec quelques lochs pour s’y abriter. La météo étant toujours bien mélangée, soleil et pluie tous les jours, avec des vents pouvant aller de 0 à 25 nœuds, il est important de trouver des coins tranquilles. Au fond du loch Eishort nous avons trouvé une place si calme, que le soir tombé, une loutre curieuse est montée à bord par l’amarre et a inspecté tout le bateau. Heureusement aucun hublot n’était ouvert, elle n’a pas pu entrer.

Prochain mouillage, loch Harpor, où la première baie est occupée par un élevage de poissons. Nous décidons donc de remonter jusqu’au bout du loch, et y trouvons des bouées visiteurs devant la distillerie Talisker, réputée pour son whisky parfumé. Le hasard fait parfois bien les choses. Si nous avions ancré où nous l’avions prévu, nous aurions passé à côté… Bien sur, nous avons embarqué une bouteille.

Dernière étape avec nos amis, nous longeons les falaises de Skye, les vents sont favorables, mais quand nous remontons le loch Dunvegan, comme d’habitude, il souffle de devant, 20 kn en plein dans le nez. Allez savoir pourquoi, le vent sort toujours des lochs, quitte à tourner de 180° par rapport à sa direction au large. Nous amarrons au ponton, car le lendemain Miriam et François nous quitterons et il est plus facile de débarquer sans passer par l’étape « annexe ».

Nous avons passé trois belles semaines à naviguer avec nos amis. La météo n’était pas toujours facile, mais nous nous sommes mis plein les yeux de ces paysages exceptionnels, et nous allons en découvrir encore plein d’autres, car notre voyage en Ecosse n’est pas fini…

A bientôt!

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